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journaliste, homme de presse écrite, de radio et de télévision.

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Face à Merkel, Hollande doit défendre une Europe démocratique et sociale

En plaidant voici quelques jours pour davantage encore de contraintes budgétaires pour les pays de la zone euro sous une autorité communautaire unique, Angela Merkel n’a pas tort  : il ne rime effectivement à rien d’avoir une politique monétaire commune, (sous les auspices, discutées et discutables, de la BCE) et de conserver des politiques budgétaires et donc économiques disparates et souvent contradictoires entre elles.

Pour autant, la chancelière allemande s’arrête avant même d’avoir franchi la moitié du chemin. Car tout d’abord, dans le droit fil de son raisonnement, on peut faire valoir qu’il ne rime pas à grand-chose d’avoir, par hypothèse, une politique économique commune, sans politique sociale commune  ; sans protection sociale unifiée… Mais de cela les dirigeants allemands et la première d’entre eux ne veulent pas entendre parler.

Déni démocratique

Mais ce n’est pas la principale objection à opposer à Angela Merkel. L’essentiel réside dans le caractère non ou peu démocratique de l’instance chargée, selon elle, de piloter les finances des Etats européens. Il s’agirait, dans son esprit, de confier cette tâche à la Commission européenne. Une institution certes désignée par le Conseil des ministres et dont les membres sont soumis, pour leur nomination, au vote du Parlement européen. Mais une institution qui ne rend compte vraiment à personne, si ce n’est, de temps à autre et sans mise en cause de sa responsabilité devant ce Parlement européen. Mais celui-ci, issu de scrutins nationaux indépendants les uns des autres et nourris de préoccupations de politique intérieure, possède une légitimité démocratique non évidente pour se prononcer sur des «  options européennes  » de politique économique. Bref, la politique économique européenne se retrouverait dans les mains de technocrates sans contrôle et de surcroît nimbés dans un libéralisme économique idéologique.

Les bonnes cartes de Hollande

C’est sur ce plan que François Hollande, parce qu’il est un européen convaincu, a de bonnes cartes en main dans ce qui s’annonce devoir être une rude partie de poker avec la Chancelière. En gros, il peut lui opposer la nécessité d’une harmonisation sociale indispensable qui irait de pair avec l’harmonisation budgétaire effectivement nécessaire. Mais surtout le Président français peut enfoncer le clou en martelant la nécessité d’une démocratisation des institutions européennes - responsabilité de la commission et mode d’élection du Parlement européen- sans laquelle les peuples n’accepteront pas de se voir dicter leurs politiques nationales.

Oui à davantage d’Europe mais en marchant sur deux pieds, l’économie et le social et avec l’exigence démocratique en bandoulière. François est loin d’être démuni face aux assauts d’Angela.

 

Sylvain Gouz

(12/06/2012)

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Sylvain GOUZ a créé et anime MEDIΔGOUZ, la structure qui abrite ses activités de journalisme et de conseil media...

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