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journaliste, homme de presse écrite, de radio et de télévision.

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Mort d’un Grand : Michel Rocard nous quitte

 

Impossible de rester silencieux à l’annonce du décès de Michel Rocard.

Rocard fut dans la deuxième partie du XXème siècle, et jusqu’à ces toutes dernières années, un défricheur d’idées autant qu’un acteur majeur de la vie politique -à gauche et pas seulement-.

La comparaison avec Pierre Mendès-France s’impose. Au-delà de leur intelligence, ces deux géants avaient en commun une conscience aigüe des réalités économiques. Mendès-France s’opposa à de Gaulle, qui lui donna tort,  au lendemain de 1945, et l’on connaît les divergences -le mot est faible- qui séparèrent Mitterrand et Rocard, par exemple sur les modalités des nationalisations en 1981.

Comme Mendès-France, Rocard ne gouverna que peu de temps. Le temps de sortir le pays du bourbier indochinois pour l’un,  celui, notamment, d’apaiser la Nouvelle Calédonie et d’instituer le RMI pour l’autre.

Le monde politique, comme celui des media, rendront à n’en pas douter l’hommage qu’il mérite à Michel Rocard.

Qu’il me soit permis quelques lignes personnelles : de nos rencontres, en petit comité, au siège du PSU au début des années 1970, à ce « salut mon vieux camarade » qu’il m’adressa à l’issue d’un « sept-sur-sept », alors qu’il était Premier ministre et moi rédacteur en chef du JT.

Rocard, celui du PSU, avait un complice, Hubert Prévot, un des dirigeants de la CFDT d’Edmond Maire, pour produire  les articles confiés alors (sous le pseudonyme de Servais) au Nouvel Observateur. Edmond maire  formait avec Michel Rocard le socle de ce qu’on nommera plus tard la deuxième gauche. Ils furent critiques, le mot est faible, du programme commun PC-PS des années 70, jusqu’au moment où, élection présidentielle anticipée en 1974 oblige, l’un comme l’autre se rallièrent illico à la candidature de François Mitterrand.

Mon dernier contact personnel avec Michel Rocard date de 2010. A l’époque j’envisageais, pour un documentaire sur mai 81, de faire parler face caméra ceux qui furent les acteurs majeurs de 1981. Il en était. Par pudeur, ou parce qu’il ne voulait pas trop en dire peut-être, Michel Rocard refusa : pas le temps… Dommage son témoignage aurait été, m’aurait été précieux. Salut Michel !

 

Sylvain GOUZ

(02/7/2016)

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Sylvain GOUZ a créé et anime MEDIΔGOUZ, la structure qui abrite ses activités de journalisme et de conseil media...

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