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journaliste, homme de presse écrite, de radio et de télévision.

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Pétrole : plus dure sera la chute… si rien n’est fait


La chute assez vertigineuse du prix du pétrole est de prime abord une excellente nouvelle : essence et fuel moins chers, tant pour les particuliers que pour les entreprises, balance commerciale rééquilibrée pour les pays importateurs comme l’est la France. Et pourtant c’est une catastrophe dont on n’a pas fini de mesurer les conséquences.
Chouette, le prix à la pompe a encore baissé ! Et dans la foulée voilà le marché des ventes d’automobiles qui reprend de la vigueur, les embouteillages urbains et les accidents de la route aussi. Pareillement, vu ce que vaut un remplissage de cuve, le double vitrage peut encore attendre un moment : les projets d’économie d’énergie sont repoussées à plus tard. Et tant pis pour les pays exportateurs de cet or noir aujourd’hui à l’encan. Si l’Arabie saoudite et les pays du Golfe peuvent vivre sur leurs réserves, il n’en va pas de même d’autres pays (Algérie, Nigéria, Venezuela…) dont toutes les économies sont en quelque sorte indexées sur le prix du brut, sans même parler de la Russie où les premières restrictions budgétaires viennent de voir le jour.
La conséquence la plus désastreuse concerne évidemment la lutte contre les émissions de dioxyde de carbone. On craignait – à tort- que la COP 21 soit un échec politique comme le fut « Copenhague ». C’est bien plus grave puisque toutes les bonnes résolutions souscrites à Paris en décembre sont en passe de devenir caduques sous l’assaut conjugué du ralentissement de l’économie chinoise, moins gourmande en or noir désormais et du gaz de schiste extrait aux Etats-Unis et des sables bitumineux exploités au Canada.


Pour une taxe mondiale sur le baril


Bref, le prix du baril s’effondre, comment en conserver les bons côtés et faire face à ses dangers ? Ne pourrait-on imaginer qu’une institution internationale, type Banque mondiale, joue les interfaces en instituant une taxe mondiale sur les transactions pétrolières ? Le produit d’une telle taxe donnerait des moyens considérables tant pour financer le développement des pays embourbés dans le tout-pétrole, que précisément pour embrayer sur les excellentes -pas tant que cela mais enfin- résolutions de la COP 21. Les échanges de produits pétroliers (difficiles à chiffrer précisément du fait de la volatilité des prix) représentent la part la plus importante du commerce mondial. A n’en pas douter, une telle taxe, même affectée d’un taux réduit contribuerait avec des moyens considérables à redonner un peu de sens aux évolutions en cours. On pourrait même imaginer que cette taxe soit « flottante » avec un taux variant en fonction du prix du baril.
Mais ne rêvons pas…

 

Sylvain Gouz

16 janvier 2016

 

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Sylvain GOUZ a créé et anime MEDIΔGOUZ, la structure qui abrite ses activités de journalisme et de conseil media...

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