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journaliste, homme de presse écrite, de radio et de télévision.

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Le dilemme de la gauche : suicide collectif ou candidature unique

De Pierre Laurent à Martine Aubry, chacun dans son rôle, des voix commencent à s’élever pour juger suicidaire la multiplication des candidatures (directes ou à des « primaires ») pour l’élection présidentielle. Suicidaires en effet.

Mettons de côté -ce n’est pas du mépris- le NPA et LO qui ont pris l’habitude, la tradition, de figurer. Au-delà, ou plutôt en deçà, de Mélenchon à Montebourg, de Duflot à Hamon, sans omettre Macron, on se dirige, ils nous dirigent en effet vers un suicide collectif de ce qu’on appelle la gauche. 

Chacun a -du moins le croit-il- ses bonnes raisons. On a si souvent critiqué ici les erreurs -litote !- du quinquennat finissant pour en convenir : de l’acceptation, in fine, du pacte de stabilité européen concocté par le duo maudit MERKOZY, à la non-réforme fiscale promise, du transfert de dizaines de milliards d’euros des ménages vers les entreprises au nom d’une prétendue « politique de l’offre » à une loi travail qui assume, contre toute analyse, que favoriser les licenciements créera des emplois… la liste est loin d'être exhaustive. 

Macron mis à part, lui qui a une belle responsabilité dans toutes ces erreurs, les autres prétendants à gauche aux suffrages des Français ont en commun de partager cette critique des erreurs commises et assumées encore tout récemment par François Hollande dans l’entretien accordé à Marcel Gauchet et Pierre Nora dans la revue « Le Débat ».

Chacun de ces prétendants peut s’estimer mieux placé que les autres pour aller au combat présidentiel, chacun a ses raisons, excellentes de son point de vue. Mais la Raison commande de se dire que, collectivement, ils conduisent quasi-arithmétiquement à un choix de deuxième tour dont la gauche sera absente, que ce soit Sarkozy, Juppé ou un autre qui représente LR.

Les erreurs de Hollande, des broutilles face aux promesses de la droite

Alors peut-être serait-il temps, encore temps, pour les uns comme pour les autres de redescendre de leurs Olympes personnelles pour prendre conscience de ce risque, voire de cette certitude. Et surtout de réaliser que les erreurs et bévues au passif de Hollande ne sont que broutilles par rapport à ce que proposent la droite et l’extrême droite. 

Sur le seul plan économique et social évoqué ici, ils nous promettent 500 000 licenciements appelons les choses par leur nom- dans la fonction publique, une réforme du code du travail (avec notamment le referendum d’entreprise devenant décisionnaire, la suppression de la durée légale du travail…) à côté de laquelle la loi El Khomri apparaîtra comme une aimable douceur, une suppression de l’ISF qui, avec ses défauts, contribue tout de même à réduire les inégalités de patrimoine.

 Il ne s’agit pas de devenir, comme par magie, « Hollando-laudateur », mais à sept mois de l’élection présidentielle, il faut désormais tourner le projecteur vers les propositions de la droite et de l’extrême droite, en comprenant que ces propositions, parfois un peu délirantes, constituent le meilleur accélérateur d’une synthèse de candidature à gauche.

Ainsi, Sarkozy et ses compétiteurs à la primaire de droite, deviennent involontairement les avocats d’une candidature unique de la gauche dont chacun pressent -sans enthousiasme excessif- qu’elle prendra le visage de François Hollande.

(18/09/2016)

 

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Sylvain GOUZ a créé et anime MEDIΔGOUZ, la structure qui abrite ses activités de journalisme et de conseil media...

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