MediΔgouz.fr est le site éditorial de Sylvain GOUZ,

journaliste, homme de presse écrite, de radio et de télévision.

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Plus de riches et... plus de pauvres

 

Ce ne sont pas encore les jeux Olympiques, côté sports, mais sur le front des inégalités, la course de vitesse est lancée, relancée, entre riches et pauvres.

« La France sur le podium » c’est ainsi que le magazine « CHALLENGES » traduit la performance exceptionnelle de voir le nombre de millionnaires de notre pays grimper de 9,3% l’an dernier pour atteindre le chiffre record de 2,8 millions de personnes. Alors que, dans le même temps, la banque suisse UBS (à l’origine de cette estimation) indique que, globalement le groupe des millionnaires s’est rétréci au niveau mondial. Du coup, la France rafle au Japon la troisième place (après les Etats-Unis et la Chine) de cet étrange classement, à savoir quel est le pays du monde qui compte le plus de millionnaires dans ses rangs.

Autre compétition, celle des plus pauvres : l’INSEE décomptait en 2022, 9,3 millions de pauvres en France, soit 14% de la population (contre 13,4% début 2020) c’est-à-dire de « personnes étant en situation de privation matérielle et sociale ». Et les enquêtes de se multiplier sur les difficultés des ménages les moins aisés à bien se nourrir, à financer la rentrée scolaire de leurs enfants… Evidemment, l’inflation est passée par là.

En effet, au-delà de cette course de vitesse somme toute assez dérisoire (quels sont ceux dont le nombre progresse plus vite : les millionnaires ou les pauvres ?), les effets de l’inflation ne sont pas les mêmes pour les uns et pour les autres.

La corde s'est rompue

Du côté des moins lotis, l’essentiel voire la totalité des revenus (sachant que les salaires notamment augmentent moins vitre que les prix) est consacré à la consommation, notamment de produits alimentaires (les plus en pointe dans l’inflation générale). De l’autre côté du spectre, les plus fortunés ont les moyens de continuer à épargner même si, comme tout un chacun, leur consommation est affectée par l’inflation. Or leur épargne est de mieux en mieux rémunérée depuis la hausse générale des taux d’intérêt enclenchée par la banque centrale européenne. Voilà une espèce d’effet de « ciseaux ».

Et puisqu’on parle de ciseaux, précisément, il faut constater que la corde, si elle a jamais existé, s’est rompue (sacrés ciseaux !) entre les « premiers de cordée » si chers à Emmanuel Macron et les derniers. Pas d’effet de « ruissellement » entre le groupe des millionnaires et celui des moins lotis. Le « quoiqu’il en coûte », bienvenu en temps de pandémie, a été remisé. Les 10% de majoration des prix de l’électricité depuis ce début d’août en témoignent. Et Bruno Lemaire, le ministre des Finances peut allègrement repartir en croisade pour couper dans les dépenses publiques.

Emmanuel Macron semble aimer à se placer en surplomb -voir son évocation des heures glorieuses de la libération de la France en 1944- et placer l’unité du pays en doxa. En constatant cet envol de la richesse des plus riches, force lui est -lui serait- de constater que la déchirure sociale s’accroît et que les bonnes paroles ne remplaceront jamais les bonnes redistributions... dans la vraie vie.
 

Sylvain GOUZ

(18 août 2023)

 

 

 

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Sylvain GOUZ a créé et anime MEDIΔGOUZ, la structure qui abrite ses activités de journalisme et de conseil media...

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