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journaliste, homme de presse écrite, de radio et de télévision.

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Réflexions (naïves) sur la réforme des retraites

 

  • Les déficits futurs annoncés par le COR (comité d’orientation des retraites) -sur lesquels Edouard Philippe s’appuie- sont totalement virtuels. L’élément décisif de l’équilibre ou du déséquilibre d’un système de retraite, quel qu’il soit, est le chômage, autrement dit le nombre de cotisants (par points ou par trimestres, qu’importe d’une certaine façon).

  • Considérer que la part des retraites dans le produit national brut (PNB)restera constante à l’avenir (autour de 14%) est absurde. Compte tenu du vieillissement de la population, de la progression (peut-être) de l’espérance de vie, et des progrès de la médecine gériatrique, le rapport entre le nombre des actifs qui cotisent (cf. ci-dessus) et celui des retraités continuera quasi inéluctablement de se détériorer. Mécaniquement la part des retraites dans le PNB ne cessera d’augmenter, tout comme par ailleurs la part des dépenses d’assurance maladie.

  • Raisonner en âge de départ à la retraite identique pour tous, les fameux 62 ans (avec ou sans âge pivot en prime), ne tient pas debout. Certes, le critère de la pénibilité entrera en jeu mais il est insuffisant. Ce qu’il faudrait prendre en compte en sus, c’est l’intérêt pris au travail par chacun. Cela est certes subjectif mais, néanmoins on peut penser que plus on a de responsabilités, plus on est autonome dans son activité et moins on est « aliéné » par celle-ci. Ainsi le cadre dirigeant pourrait, sans se sentir pénalisé, et même au contraire, voir son âge de départ reculer de plusieurs années tandis que le manœuvre, la standardiste ou l’ouvrier de base verraient le leur avancer. En résumé, plus je m’intéresse et prend un certain plaisir à mon travail et plus longtemps je peux (ou dois) continuer à l’effectuer et inversement.

  • La véritable et beaucoup plus ambitieuse réforme à imaginer consisterait à lier le départ à la retraite et la durée du travail. Il conviendrait de raisonner sur cette durée tout au long de la vie (et non plus seulement en durée hebdomadaire), en y intégrant les phases d’études et de formations, celles de périodes professionnelles et celles de retraites et en tenant compte de la qualité -plus ou moins aliénante- de la période d’activité dite active. On aboutirait ainsi à une réduction différenciée de la durée du travail, tout comme à un âge différencié de départ à la retraite.

Sylvain GOUZ

(18/12/2019)

 

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Sylvain GOUZ a créé et anime MEDIΔGOUZ, la structure qui abrite ses activités de journalisme et de conseil media...

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